ORIGINE : L’église de Labesserette est placée sous le vocable de la nativité de la vierge qui lui fut donnée par l’investiture canonique de Monseigneur LOUIS de JOYEUSE- évêque de SAINT-FLOUR- lors de la création de la paroisse le 18 novembre 1506 par démembrement  de la paroisse de JUNHAC.

Elle mesure 11 mètres de long et 8 mètres de large.

La construction se fit à trois reprises :

1) la grande chapelle dite du rosaire fut bâtie fin 14ème ou début 15ème siècle. Elle est du style romano-gothique primitif. C’est l’époque de transition des styles traditionnels. Elle fut édifiée par GUY DE SERMUR chanoine de SAINT GERAUD d’AURILLAC et fut placée sous la collation de l’abbé de St GERAUD mais elle était chapelle privée du château.

2) le chœur et la nef ont un cachet plus gothique que la première chapelle et ont été édifié plus tard fin 15ème siècle. La petite chapelle également sur le toit de la nef existait un tout petit clocher à peigne avec une clochette. Qui fut remplacée par :

3) le clocher, édifié ensuite, il était légèrement plus haut à l’origine mais fut abaissé par ordonnance de Monsieur BO, représentant du peuple à Aurillac lors de l’époque révolutionnaire.

PARTICULARITE : La chapelle du rosaire est voûtée avec des nervures croisées très régulières la clé de voûte porte les armures des DE SERMUR.  Les SERMUR en terme héraldique blasonnaient  d’hermine à la bande de « gueules ». Une cheminée fait  rase sinon unique servait à chauffer les assistants. Elle  se trouvait derrière les confessionnaux. Sur la voûte on remarque d’importantes traînées noircies de suie. Les contreforts très massifs donnent à l’extérieur une impression de grande solidité à l’édifice.

La nef voûtée, elle aussi croisée en ogive a des nervures plus fines. Elle porte aussi les armes des SERMUR. L’arc triomphal entre le chœur et la travée de la nef est décoré de feuilles d’acanthe et les corbeaux se terminent par des figures humaines a profil de sphinx    ainsi que des figures de bestiaux monstrueuses. On remarque à la base des pilastres de jolis dessins géométriques sculptés  mais malheureusement tâchées de salpêtre. Le dallage recouvre dix sept tombeaux des familles de SERMUR, des FONTAGES et de CHAMBONNAS et notamment  la sépulture de dame Delphine  DE PATRIS  veuve de Louis de Fontanges qui créa une petite communauté de quatre prêtes pour supplier le desservant titulaire.

Lors de la restauration de l’église faite dernièrement pour l’église de l’abbé Joseph  DELORT. Le vieux crépi de fort mauvais goût fut décapé et ainsi apparurent les belles voûtes de schiste et la niche du chœur ainsi que des encadrements de portes musées et une ouverture pour sonner la clochette de l’ancien clocheton.

Le dallage du chœur a été placé  aussi lors de la restauration. Dans la chapelle il y a une très belle piéta qui est l’objet d’une particulière vénération des paroissiens. La table d’autel a été aussi remplacée. L’ancien autel de marbre blanc qui datait d’un siècle environ  avait été acheté à Toulouse. On remarque aussi la cuve baptismale rénovée qui a été placée dans la deuxième chapelle  ainsi qu’une table d’autel en granit massif poli don d’un voisin et qui a été extrait dans une carrière de la région.

 LE MOBILIER : Parmi les statues il y a une sainte Agnès patronne des ménettes donc le nombre était important dans la paroisse et une Sainte Thérèse offerte par une paroissienne de Paris, il y a une quarantaine d’année.

Les stalles du chœur vétustes certes mais qui était très belle ont étés  enlevées lors de la récente restauration ainsi que la chaise sculptée. Ont été  enlevés aussi neuf bancs dominicaux certains étant très vieux et d’autres plus récent il est vraisemblable que le banc des VAISSIERES était attaché au Martrou à la famille PUECH…..etc.   et le 2ème banc de la chapelle du rosaire était de la famille de la rivière, plus tard les VALANTINS de Vaurs et un autre banc de la nef était propriété des DE CONQUAND de la Maurinie. Ceci parmi les plus anciens.

LES CLOCHES :   Avant la révolution, le clocher avait quatre cloches. 3 furent transportées à AURILLAC pour la fonte des canons. La quatrième toute petite fut conservée à la demande de la municipalité pour servir d’horloge. La plus grosse des cloches actuelle fut installée en 1839, elle porte gravée en bandeaux les noms du curé Antoine GOUBERT du maire Antoine MALVEZIN et la marraine Marie Joséphine SOULIE, épouse PUECH du Martrou.

Une 2ème cloche datait de 1813 mais elle fut refondue en 1901 par Durand CHAMBON de Montragis qui ajouta 100 kg de bronze en plus. Et toucha 500 francs, son parrain fut le maire Antoine VAISSIERE et la marraine Mme SERIEYS de Lasbros. Le curé était Jean Baptiste THERON

LES ANCIENS DESSERVANTS :   Le prieur de Junhac Pierre FORTET resta titulaire de la nouvelle paroisse de Labesserette jusqu’en 1532. Il fut remplacé par Annet SERVEYRE. Ensuite on trouve en 1578 Pierre PUECH-MOUSSOS, Francis DUMAS en 1608, François SERIEYS en 1694, RAYNAL fut curé en 1710, Jean GRIFFEUILLE en 1716. Ensuite on trouve PUECH et en 1789 est nommé curé Pierre NAVARE de Marcolès.

C’est avec lui que les choses se gâtent pour l’église. Il refusa le serment à la constitution et dû se cacher pour exercer son ministère. L’église fut retirée du culte catholique. Le tabernacle brisé l’édifice affecté au culte de la déesse raison pas longtemps. Elle servit ensuite d’entrepôt pour le salpêtre collecté dans la région pour les armements et c’est ce salpêtre qui a laissé ces traces si disgracieuses sur les bases des murs. Ensuite l’église fût  réquisitionnée pour servir d’entrepôt au fauchage de l’intendance militaire. Ce fut une très mauvaise affaire car  lorsque le foin fut transporté à Maurs, l’intendant en a refusé une partie qui était abîmé et imprégné du sel des salpêtres. Ce stock fut vendu aux particuliers a vil prix et les municipalités et surtout celle de Labesserette furent imposée pour de lourdes réquisitions en remplacement.

Après le concordat l’église fut ensuite affectée au culte et l’abbé NAVARRE repris son service.

LA RESTAURATION : Elle fût effectuée en deux reprises par l’abbé DELORT en raison de son hospitalisation, financée par souscription publique anonyme, elle suscita quelques critiques relatives à la disparition de certains meubles vénérables, mais ne fit l’objet d’aucune contreverse pour le décapage des murs de granit et des voûtes. Par la suite l’abbé VEYRES fit poser les vitrages du côté nord le vitrail de la chapelle de Notre Dame de Pitié et l’installation du chauffage.

LES ABORDS : Côté nord le vieux cimetière fut désaffecté début 20ème siècle et transformé en placette. Côté sud tout récemment un dallage moderne en schiste a remplacé les bas cotés herbeux clôturés jusqu’au début du siècle par des grilles forgées mais vétustes.

La sacristie ne présente aucun intérêts particuliers au chevêtre des fausses sorties de poutres sont en pierres sculptées, toutes différentes représentant le buste.

D’après des textes du « dictionnaire statistique du cantal » par M de RIBIER. Des articles parus dans l’annuaire de l’amicale de Montsalvy et la revue « la châtaigne»  sous les signatures abbé Joseph MONIER – Henri COSTE – abbé Alphonse FAU – abbé TRIN -Georges DAUZONNE etc…..